Grand Prix Littéraire du Président de la République : 100 millions de francs guinéens pour le vainqueur
Le vendredi 4 avril dernier, au Centre culturel franco-guinéen de Conakry, le paysage littéraire national a basculé dans une ère nouvelle avec le lancement du Grand Prix Littéraire du Président de la République. Un prix ambitieux, doté de 500 millions de francs guinéens, destiné à célébrer les écrivains guinéens d’ici ou de la diaspora, et à redonner à la littérature sa juste place dans l’imaginaire collectif.
Dès les premières paroles prononcées, l’émotion était palpable. Bernard Pévé Béavogui, Directeur général du CELPAC, a ouvert la cérémonie par un hommage vibrant à celles et ceux qu’il appelle “soldats de la plume, ingénieurs des âmes”. Il a rappelé, avec solennité et tendresse, le rôle fondamental des écrivains dans la construction de la société, et leur courage silencieux à écrire le pays dans ses complexités et ses rêves.
Fadama Itala Kourouma, président de l’Association des écrivains de Guinée, n’a pas caché son émotion, saluant “un acte de grandeur et de foi en la littérature” de la part du président de la République. Un sentiment partagé par Aliou Sow, président de l’Association des éditeurs de Guinée, pour qui ce moment restera dans l’histoire comme un signal fort de reconnaissance envers toute une filière souvent mise à l’écart.
Mais c’est Moussa Moïse Sylla, ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat, qui a donné la pleine mesure de cette initiative en soulignant sa dimension stratégique et symbolique. Pour lui, ce Grand Prix est “un tremplin digne de la créativité, de l’engagement et du rôle fondamental de nos écrivains dans le débat citoyen” Il parle d’un acte de foi, d’un appel à la jeunesse intellectuelle guinéenne, et d’un véritable engagement à replacer la culture au cœur du développement.
Concluant son intervention, le ministre Moussa a souligné : “le ministre Sylla, « la littérature est un pilier de notre identité. Il est temps de lui redonner la place qu’elle mérite”.
Le concours est ouvert à tous les auteurs guinéens ayant publié un ouvrage en 2025 – roman, nouvelle, conte, théâtre, poésie ou essai, édité par une maison guinéenne ou étrangère pour ceux de la diaspora. Les candidatures sont attendues jusqu’au 31 août 2025 auprès du CELPAC. Sept finalistes seront retenus par un comité de présélection, puis départagés par un jury de professionnels guinéens et africains. Le lauréat recevra un trophée, une médaille, une attestation, et surtout, une dotation exceptionnelle de 100 millions de francs guinéens. Deux autres prix seront décernés, ainsi qu’un possible Prix Spécial du Président pour saluer un parcours ou une œuvre majeure.
Avec ce prix, la Guinée affirme que ses écrivains comptent, que leurs voix portent, et que leurs livres peuvent être des leviers de transformation, de mémoire et d’espoir.
Bintou Sylla