La Guinée a marqué sa présence à la 17e édition du Festival des musiques urbaines d’Anoumabo (FEMUA), en cours à Abidjan, en Côte d’Ivoire. Si les artistes urbains guinéens ont été largement représentés, une attention particulière a également été portée au secteur de l’artisanat.
Cette initiative est le fruit d’une collaboration étroite entre le ministère de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat et l’Office national de la promotion de l’artisanat (ONPA).
Dans une interview accordée à notre rédaction, Marie Somparé Boiro, directrice générale de l’ONPA, est revenue en détail sur la participation guinéenne au FEMUA, mettant en lumière l’importance de cette plateforme pour la promotion de l’artisanat guinéen à l’international.
Generations224.infos : pouvez-vous nous dire ce que représente la participation de l’ONPA au FEMUA 17 ?
Marie Somparé : un pas de plus parce qu’une de nos missions est la promotion des produits artisanaux. Et la participation guinéenne au FEMUA met un grand accent sur l’artisanat guinéen. On a, à peu près, plus d’une vingtaine d’artisans qui sont venus de tous les corps de métier représentés, et surtout l’intérieur du pays aussi qui est très bien représenté. Donc pour nous, c’est encore une fierté d’accompagner les artisans guinéens pour faire valoir tout ce qu’ils ont comme potentiel artisanal à démontrer à l’extérieur.
Quels types d’artisans ont été choisis pour représenter la Guinée à Abidjan, et sur quels critères ?
Marie Somparé : il y a le textile, il y a la cordonnerie, il y a la venerie, il y a le perlage. Pratiquement, beaucoup de corps de métier parce qu’on a fait une sélection en fonction du goût des ivoiriens parce qu’il est important aussi que lorsqu’ils vont dans ces foires-là ou bien dans ces expositions, il faut qu’on puisse vendre leurs produits. Donc en fonction de ces spécificités, on a fait une petite sélection et aujourd’hui tout se passe très bien.
La délégation guinéenne était habillée en tenue traditionnelle de Leppi, récemment labellisé. Quel message souhaitez-vous transmettre à travers ce choix vestimentaire.
Marie Somparé : en tout cas, c’est une fierté, le ministre a voulu que cette année au FEMUA, que le dress code soit le Leppi. Tout le monde nous regardait donc c’était vraiment un honneur, une fierté pour moi d’avoir porté ce projet-là. C’est un projet qui n’est pas encore fini, il reste beaucoup d’étapes encore. Mais bon, le plus dur est passé, c’est cette reconnaissance qu’on cherchait d’abord pour être sûr que cet élément est de notre patrimoine et qu’il appartient à la Guinée.
Un sentiment de fierté surtout vraiment parce que c’est un aboutissement d’un long processus qui s’est fait grâce au soutien des autorités mais aussi des partenaires comme Enabel, comme l’Union Européenne. Aujourd’hui on a pu avoir le léppi comme notre patrimoine guinéen. L’année prochaine on va se mettre pour faire aussi d’autres textiles aussi qui soient reconnus.
Quels retours attendez-vous de la participation de l’ONPA au FEMUA ?
Marie Somparé : reconnaissance et surtout beaucoup de carnet d’adresses au niveau des artisans parce que nous avions prévu qu’ensemble nous allions visiter un peu le village artisanal d’ici pour qu’ils puissent aussi voir ce que les autres font quand on travaille et qu’ils prennent des attaches, des commandes. En tout cas, je souhaite qu’ils puissent vraiment commercialiser leurs produits.
Envisagez-vous d’autres actions de promotion de l’artisanat guinéen à l’international ?
Marie Somparé : bien sûr, il est prévu. Dans notre plan d’action, on devrait aller au Miato, mais c’est le FEMUA qui a déclenché. Sinon, on était censé aller au Togo. Mais les autres pays seront vers la fin de l’année.
Entretien réalisé par Mohamed Cinq Sylla, envoyé spécial à Abidjan