Generations224.info
est un web média thématique, créé en 2018, spécialisé dans l’actualité culturelle, artistique, sportive, touristique et artisanale de la Guinée et de sa diaspora.
Votre pub ici – accueil & dans article

Lutte contre la piraterie d’œuvre d’art : des officiers de police judiciaire (OPJ) et de la Brigade de lutte contre la piraterie à l’école du BGDA

Le mercredi 16 avril, dans un contexte où les œuvres circulent à la vitesse d’un clic et disparaissent aussi vite sous les assauts de la piraterie, le Bureau guinéen du droit d’auteur (BGDA) a ouvert les portes de son siège à Hamdallaye-Minière, pour un atelier de formation consacré à la lutte contre ce fléau. Plus qu’un simple rendez-vous technique, c’est une urgence culturelle et juridique dont l’enjeu est d’armer les agents de la Brigade de lutte contre la piraterie, mais aussi les officiers de police judiciaire (OPJ), contre une menace qui érode les fondements mêmes de la création artistique.

Prévue sur deux jours, les 17 et 18 avril, cette session de formation alterne apports techniques et temps de sensibilisation. Car si les textes existent en Guinée, leur application demeure encore timide.

Pour le directeur général adjoint du BGDA, Balla Sylla, l’ambition est de créer un environnement favorable à l’épanouissement des créateurs en renforçant la chaîne de protection juridique autour de leurs œuvres.

“Nous sommes réunis pour aborder un sujet d’une importance cruciale pour la protection de la créativité et de l’innovation dans notre société. La piraterie des œuvres, qu’il s’agisse de musique, de films, de livres ou d’autres créations, constitue une menace non seulement pour les artistes et les créateurs, mais également pour toute l’économie culturelle. Elle sape les efforts de ceux qui consacrent leur temps, leur énergie et leur talent à produire des œuvres de qualité”.

Et dans cette bataille, les OPJ ont un rôle décisif. Plus que des exécutants de la loi, ils deviennent les gardiens actifs du droit d’auteur. “Il faut leur donner les outils juridiques, leur faire maîtriser les procédures, leur permettre de comprendre la portée de chaque infraction”, a insisté Sylla.

Le secrétaire général du ministère, Ibrahima Kobélé Keita, partage cette ligne.

Avec conviction, il a indiqué : “Si une œuvre n’est pas protégée, cela tue la créativité. Cela empêche l’auteur de jouir pleinement des fruits de son travail. L’intérêt de cette formation est de faire comprendre aux OPJ que des textes existent pour protéger les œuvres, accompagnés de dispositifs répressifs. Il est donc nécessaire qu’ils s’approprient ces lois, car dans certains cas, ces infractions relèvent du pénal”.

Parmi les intervenants, Salimou Diaby, substitut du procureur de la République près le tribunal de première instance de Mafanco, a apporté un éclairage pratique : “Nous avons prévu plusieurs modules. Il s’agira d’abord d’expliquer ce qu’est le BGDA et sa mission de protection des droits d’auteur. Ensuite, nous aborderons les droits d’auteur eux-mêmes, les atteintes possibles à ces droits, ainsi que les infractions prévues par la loi 0028, adoptée en juin 2019, relative à la protection de la liberté artistique et littéraire. Un autre module portera sur la procédure à suivre en cas d’infraction : les pouvoirs des OPJ, les méthodes de constatation, les perquisitions et les saisies”.

Cette formation se veut le point de départ d’un maillage plus structuré entre institutions, forces de l’ordre et corps judiciaire, dans l’espoir de bâtir une riposte plus coordonnée face à une criminalité culturelle trop souvent banalisée.

 

A.C

Recevez des mises à jour en temps réel directement sur votre appareil, abonnez-vous dès maintenant.