Du 31 octobre au 4 novembre prochain, Conakry sera pris en otage par des acteurs majeurs du théâtre francophone, sur initiative de l’association culturelle La Muse.
Le rendez-vous, intitulé Festival Univers des Mots, accueillera pour sa septième édition, des hommes de théâtre, des metteurs en scène, des scénographies et des passionnés de la culture sous le thème « A Nos Héritages« .
Bilia Bah, directeur dudit, nous parle de la bonne merde en préparation.
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Generations224.info : quelques heures, le top départ de la 7ème édition du FUM sera donné. Faites-nous le point des préparatifs.
Bilia Bah : Oui dans quelques heures, ça sera le top départ de cette 7ème édition. Du point de vue préparatif, je peux vous dire que les préparatifs sont bouclés à 90%.Tout est prêt, les artistes font les derniers réglages, la régie tout ce qui est technique aussi là, on est prêt pour la fête.
Generations224.info : « A nos Héritages » est le slogan de l’édition qui s’annonce. Expliquez-nous le bien fondé du slogan.
Bilia Bah : « À nos héritages », je pense que comme thème, c’est quelque chose d’essentiel et de crucial. Comme je le dis souvent, notre époque est une époque de bouleversement, de changement que ce soit sur le plan politique, que ce soit sur le plan social, que ce soit même sur le plan écologique. Du coup on s’est dit que c’était bien d’avoir un thème pour cette édition pour que les artistes et les intellectuels s’interrogent sur cette question et que ces interrogations soient aussi portées au niveau du public pour que franchement, on puisse savoir qu’est-ce qu’on a reçu comme héritage? qu’est-ce qu’on en a fait surtout aussi et qu’est-ce que nous allons aussi transmettre à ceux qui vont venir derrière nous? Donc, je pense que c’est quelque chose d’important. Quelles seront les valeurs qu’on privilégie dans ce monde de mutation? qu’est-ce qu’on veut transmettre et comment on construit tout ça et sous quelle forme on transmet tout ça.
Generations224.info : depuis 7 ans, le FUM marque les cœurs mais aussi les territoires. Partagez avec nous les 7 moments qui vous ont marqué.
Bilia Bah : Ça va être difficile de donner ces moments qui m’ont marqué parce que ce sont des moments qui me marquent tout le temps mais je sais quand même que le jour de la clôture de la première édition, c’est quelque chose qui m’a vraiment marqué, beaucoup marqué d’ailleurs parce que je me disais waouh enfin, quelque chose est née. Je trouve ça super bien et à chaque fois, c’est comme ça, à chaque fois que ça se fait tu te dis ouais ça va, on y arrive. Cette édition, elle est beaucoup importante par rapport non seulement à l’époque que nous vivons, au thème tout et tout par rapport au fait que c’est l’une des éditions qu’on a organisé avec peu d’aide je veux dire, très très peu d’aide. Mais Dieu merci, on en est là les choses se mettent en place grâce à une formidable équipe et franchement la baraka des ancêtres.
Generations224.info : le FUM se positionne de nos jours, comme l’une des plateformes africaines de promotion et de valorisation du théâtre francophone. A la longue, sera t-il ouvert aux anglophone?
Bilia Bah : Oui, évidemment, on y réfléchit beaucoup. On essaie de travailler là-dessus . On ne va pas seulement rester sur l’espace francophone parce que de plus en plus, on ne veut pas que la langue soit une barrière et des réflexions sont menées dans ce sens. Des contacts aussi ont lieu dans ce sens. Donc très très bientôt, il y a des actions qui suivront.
Generations224.info : Bonne merde, oui, mais avec des pièces de théâtre qui dénoncent parfois les dérives politiques, ne craignez-vous pas de bonnes emmerdes?
Bilia Bah : Ben non, le théâtre ne dénonce pas les dérives par prétention ou par arrogance non. Le théâtre dénonce des dérives pour que ceux qui sont aux manettes puissent savoir comment corriger ces dérives. Vous savez que quelques fois, quand on est sommet, on a du mal à connaître le pool de base. Donc le théâtre, c’est un peu ça et ça remonte de façon poétique de faire qui fait réfléchir. Voilà, ce n’est pas par prétention ou par arrogance mais c’est pour faire évoluer les choses
Generations224.info : de simples lectures de texte au Ccfg, aujourd’hui le FUM est un festival qui réunit des acteurs majeurs du théâtre francophone en Guinée. Estimez-vous que l’objectif est atteint?
Bilia Bah : peut-être l’un des objectifs, on va dire. L’objectif, s’il est atteint, on arrête. Donc, il y a toujours des objectifs qui donnent naissance à d’autres objectifs. Donc on va continuer, on continuera et on est fier du parcours. On est fier de voir toutes ces années quoi, toutes ces éditions passées, on est très content et on est fier.
Generations224.info : pour la septième édition, la ville de Labé a hébergé un chantier de création. Pour cette innovation?
Bilia Bah : oui, je pense que le Fouta se prête aux résidences d’écriture. C’est une chose qu’on a expérimenté avec cette édition et je pense qu’on va y continuer, on va continuer à faire des résidences d’écritures et d’artistes là-bas même en dehors de l’Univers des mots.
Entretien réalisé par Alpha Camara