Au compte de la 28ème édition du Festival Panafricain du Cinéma et de la Télévision de Ouagadougou (FESPACO), un point de presse a été organisé par une forte délégation guinéenne accompagnée par Alpha Soumah, Ministre de la culture, du tourisme et de l’artisanat.
Au stand guinéen floqué par le slogan « la Guinée fait son comeback », des hommes de média ont communié avec les représentants du pays de Cheick Doukouré.
Il a été question pour le ministre et sa délégation, de partager la vision des autorités guinéennes quant à la relance du septième art : « nous avons, dès le début, fait valoir notre savoir-faire en matière de cinéma à l’époque de la révolution de Sékou Touré. Ensuite, il y a eu une coupure en 1984 avec le libéralisme ; ce qui a plombé pas mal de secteur y compris l’industrie du cinéma… Avec l’avènement du CNRD, nos sommes allés chercher à la source le patrimoine cinématographique et pensons relancer de plus belle le cinéma avec les nouvelles possibilités dont nous disposons. Il faut travailler à mettre le cinéma au cœur de la culture guinéenne. Quand on parle de musique, de la photographie, de sculpture, de danse, le cinéma vient fixer tout cela. Donc c’est notre mémoire que le cinéma capte pour les générations futures».
Le drapeau guinéen flotte à tous les niveaux du FESPACO, « Au niveau de toutes les catégories, il y a un Guinéen », a clamé Noël Lamah directeur général de l’Office national du Cinéma guinéen (ONACIG) et de poursuivre : « la Guinée est avant-gardiste en matière de production cinématographique et audiovisuelle en Afrique. Ma structure a engagé une dynamique afin d’impulser la production cinématographique guinéenne ».
Le cinéma guinéen reprend un nouveau souffle et se lance aussi à la conquête du marché africain. Ce combat est possible avec le soutien de certains partenaires dont le programme Guinée Créative.
Au FESPACO, Marine Abondance la responsable dudit programme, a fait partie de la délégation guinéenne. Aux médias, elle a rappelé le soutien de son institution afin que les cinéastes guinéens puissent participer à ce 28ème chapitre mais aussi, elle a indiqué : « note accompagnement compte inscrire les créateurs et entrepreneurs guinéens dans les chaines de valeurs sous régionales ».
Pour le réalisateur Thierno Souleymane Diallo, auteur du film Au cimetière de la pellicule, le septième art guinéen par sa présence au FESPACO, vient marquer son nom en lettres d’or : « On vient cette fois-ci au FESPACO, pas pour accompagner le FESPACO et juste regarder les films, mais on vient pour déjà réécrire l’histoire. Ce que je veux dire, le premier film d’Afrique francophone noir est guinéen. Dans l’histoire du cinéma, c’est une partie qui a été oubliée ou qui a été omise volontairement ou involontairement ».
Et de parler de son œuvre : « Cette année, moi je présente le film qui est le Cimetière de la pellicule. C’est un film dans lequel je pars à la recherche de Mouramani, premier film d’Afrique francophone noir tourné en 1953 dont tout le monde a entendu parler mais personne ne l’a jamais vu, mais à côté de cette quête on retrouve ce que fut le cinéma en guinée ».
Pour rappel, deux films guinéens sont en compétition au FESPACO édition 2023. Il s’agit de Au cimetière de la pellicule de Thierno Souleymane Diallo dans la catégorie « Long métrage documentaire » et de A qui la faute ? de Ramatoulaye Bah dans la catégorie « Films des écoles de cinéma ».
Christelle Ahoyo, depuis Ouagadougou