Clap de fin pour la cinquième édition du Festival Lassiry Graffiti, initié par l’ONG Guinée Challenge. Cet événement annuel qui promeut une conscience citoyenne et qui permet de voyager grâce aux fresques, a connu une particularité en 2023.
En effet, contrairement aux quatre premières éditions, la Guinée profonde, précisément quelques vielles de la région de Boké, notamment Sangarédi, Boké et Kamsar, ont connu durant deux semaines, l’empreinte artistique des graffeurs guinéens, sénégalais et de la France.
Ce lundi 1er mai à la maison des jeunes de Nongo (Conakry), les organisateurs du Lassiry Graffiti ont, à travers une conférence de presse, fait le point de cette aventure riche en couleurs et en découvertes.
Placée sous le thème « Sauvegarde du patrimoine et de la paix sociale », Aissatou Mbaye Fall, Lefa, est revenu sur le parcours : « On a fait cinq ans de galère, cinq ans de combat pour imposer le graffiti mais aujourd’hui, Dieu merci, ça devient un patrimoine national parce que tous les Guinéens se retrouvent dans le Festival Lassiri Graffiti. On a marqué Conakry et aujourd’hui, beaucoup de personnes nous appellent pour faire ça même dans les maisons. La cinquième édition, on est parti à Sangarédi, on a travaillé parce qu’on s’est dit qu’on a beaucoup fait à Conakry donc on va aller à l’intérieur du pays, faire le festival, le Graffiti et faire des formations des jeunes aussi ».
Pour sa part, Mohamed Lamine Diallo, représentant de la culture au Conseil national de la transition (CNT) et humoriste connu sous le sobriquet Mamadou Thug, a saisi l’opportunité pour inviter les autorités : « on ne peut pas se réveiller un beau matin et se dire artiste. C’est pourquoi il faut mettre beaucoup d’argent dans la formation et de surcroît, offrir des bourses aux artistes parce que quand on parle de culture dans ce pays, les gens voient toujours la musique. Ça ne m’énerve pas mais j’ai envie qu’à côté de la musique, qu’on voit la peinture, la sculpture, la mode, qu’on voit l’humour, le théâtre, la danse… Il faut qu’on ait une école de métiers pour que les jeunes soient formés parce que c’est un processus ».
Parlant de la motivation d’organiser une édition en dehors de la capitale guinéenne, Lefa a soutenu : « Au delà de ça, on a vu qu’on a un site que nous on ne prend pas au sérieux c’est le musée régional de Boké. Pour faire la promotion, il faut mettre en place des commissaires d’art. Donc on a pris ça en compte. On a formé 14 jeunes en graffiti, marketing digital, des entrepreneurs artisanaux qui ont du talent mais ils n’arrivent pas à vendre ».
Poursuivant son intervention, le commissaire général de Lassiry Graffiti est revenu sur quelques difficultés rencontrées : « on voulait faire 5 villes mais par manque de moyens, on a fait 5 jours à Sangarédi, 5 jours à Boké, 5 jours à Kamsar où on a fait deux jours de concert où on a reçu au minimum 5000 personnes par jour ».
Pour la sixième édition, rien a encore fuité sur la ville hôte mais les organisateurs promettent un contenu plus impactant.
Alpha Camara