Depuis deux ans, le slam africain répond à l’invitation de la Guinée à travers le Festival Les Slameurs de l’Ombre.
Initié par l’un des plumetis guinéens, Bademba Barry aka Bad, ce rendez-vous dès mots et des émotions tient sa troisième édition sous la bannière de la citoyenneté.
Nous lavons eu, sans langue de bois.
Lisez !
Dans quelques jours, Conakry sera emportée par la magie des mots avec la 3ème édition du Festival des Slameurs de l’ombre. Dites-nous en sont les préparatifs.
Bad : effectivement, dans quelques jours, nous aurons droit à la 3ème édition du Festival des Slameurs de l’ombre. Cette année, la thématique est la suivante: “Choisir d’être un bon citoyen, est le premier acte de citoyenneté à poser”. Le festival qui se fait habituellement sur 3 jours, s’étalera cette fois-ci sur 5 jours. Malgré la contrainte habituelle du manque de sponsors, nous y sommes presque et nous le ferons avec la manière inch Allah.
Le thème de cette année aborde la citoyenneté. Voulez-vous rappeler aux slameurs leur position d’artiste engagé ou est-ce un appel pour l’éveil de consciences?
Bad : Tout d’abord, rappeler aux slameurs leur position d’artiste engagé mais aussi, le rappeler à tous les autres artistes. C’est aussi un appel et un éveil de conscience pour les populations. Nous essayons de dire que quelque soit les infrastructures, les campagnes de sensibilisation ou quoi que ce soit, nous ne serons pas de bons citoyens si nous ne conditionnons pas au préalable nos esprits à l’être. Tout va de l’acceptation de chacun d’entre nous. C’est psychologique… Si ce travail de synchronisation interne n’est pas fait de façon personnelle et individuelle, nous n’allons jamais remédier aux problèmes de civisme et de citoyenneté dans ce pays. Voilà le message que nous voulons passer cette année. D’ailleurs une conférence sur cette thématique sera tenue le jour de la grande cérémonie d’ouverture du festival, par M. Khalifa Gassama Diaby, ex ministre des droits de l’Homme et libertés publiques.
Le line up n’a pas encore été dévoilé. Allons-nous assister à l’arrivée de slaleurs venus d’autres pays? Si oui, lesquels ?
Bad : déjà, il faut retenir que malgré toutes les difficultés financières et le manque de sponsors, la troisième édition du Festival des slameurs de l’ombre a tenu sa promesse d’être gratuite (sur carte d’invitation). C’était important pour nous de gagner ce challenge pour vraiment prouver que nous sommes une activité à but non lucratif. Nous le faisons pour l’amour de la poésie, de la littérature , de l’art en général. Mais aussi pour l’amour de la patrie et des changements positifs que nous apportons. Une seule artiste du nom de Mariusca la slameuse, qui nous vient tout droit de Brazzaville au Congo sera notre invitée cette année. Elle qui est aujourd’hui l’un des plus grands visages du slam sur le continent. Vous verrez sa prestation le 24 mai au CCFG. Je n’en dirai pas plus…
Le Festival Les Slameurs de l’ombre a grandi. Partagez avec nous une anecdote qui vous pousse à l’organiser chaque année.
Bad : le festival a grandi oui. Nous en sommes ravis et satisfaits, mes équipes et moi. Chaque année, il y a une anecdote (rire). Je me rappelle, à la première édition, Lamine Guirassy avait commencé à diffuser un spot “Bientôt” quelques jours après notre conversation sur mes ambitions de vouloir monter sur scène. Rien n’était prêt, mais absolument rien. Cela m’avait causé une boule au ventre mais en même temps c’était une source de motivation. Lors de la seconde édition aussi quand nous avons annoncé le stade, nombreux sont ceux qui ont dit qu’on a pris la grosse tête et que jamais nous ne pourrons le faire. Mais une fois de plus, nous avons réuni près de 5000 personnes dans un stade autour du slam. Les doutes et les manquements qui adviennent sont souvent transformés en challenge et sources de motivation pour ma team et moi. Donc on fonce!
Un dernier mot
Merci Generations224.info, et soyez heureux où que vous soyez. C’était l’ange de la bonne humeur…
Entretien décrypté par Alpha Camara (le Sérum)