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Réformes pour la réglementation de la publicité : une mesure qui vient étouffer de « plus » le secteur culturel

Depuis le 5 septembre 2021, le CNRD a prôné la refondation de la vie institutionnelle et administrative en République de Guinée.

Si jusque-là, aucune mesure n’avait secoué le secteur culturel, parent pauvre des précédents régimes, tel n’est le plus cas dorénavant. 

En effet, un arrêté conjoint des ministères de l’information et de la communication et de celui de l’économie, du plan et des finances, en date du 12 avril, est le coup de massue qui vient traumatiser les acteurs culturels.

Dans les colonnes de ce document de 10 pages intitulé Fixation des tarifs appliqués aux prestations et supports publicitaires en République de Guinée, on lit entre les lignes, l’augmentation des taxes sur la communication et précisément. Prenons l’exemple sur les banderoles et les affiches A3.

L’affichage des banderoles, jusque-là coutait 25.000 gnf la semaine. Mais avec cette nouvelle mesure, les organisateurs sont contraints à payer 20.000 gnf par jour.

En d’autres termes, pour un affichage de 30 jours de 100 banderoles tissu, les organisateurs de spectacles seront dorénavant contraint de payer 4 fois les frais liés à la production (15.000.000 gnf) de cet outil qui, a lui seulement, couvrait les 30 % de commercialisation autour d’un concert.

Parlant des affiches A3. Dorénavant, par visuel, l’organisateur est appelé à payer 1000 gnf. Ce qui revient à dire que sur les 10.000 affiches  imprimées au minimum pour la tenue d’un événement, l’organisateur est appelé à payer une taxe de 10.000.000 gnf pour les 10.000 affiches.

A cette allure, il ressort clairement que les réformes risquent d’être un goulot d’étranglement de plus, pour le secteur culturel. 

Et en parcourant cette batterie de mesures, on se demande s’il y a eu une concertation entre les deux ministères signataires dudit document et le Ministère chargé de la culture? De même, on serait amené à croire que le comité d’élabiration et de rédaction a produit un document dans la totale ignorance des réalités sur le terrain.

Aussi, on est appelé à croire que pour des raisons encore inavouées ou inexpliquées, les nouvelles autorités tentent de se servir de la culture pour renflouer ses caisses or elles ont pour devoir, culturellement parlant, de supporter financièrement les activités artistiques et culturelles. Pour exemple, le Fonds de développement des arts et de la culture (FODAC), une direction du Ministère en charge de la culture, existe depuis une dizaine d’années mais jusque-là, c’est un fonds sans fonds. 

Depuis une dizaine d’années, le showbiz repose essentiellement sur les spectacles et les festivals. Et difficilement, des sponsors accompagnent les organisateurs donc la seule arme dont ils disposent, est la communication à grande échelle pour toucher le maximum de personnes et espérer amortir les dépenses. Mais si cette communication est conditionnée par des taxes qui trouent les poches, on se demande alors pourquoi le métier d’organisateurs ou de promoteurs d’événements culturels.

Alpha Camara

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