Spectacle « Taarika » : premier essai, véritable coup de maître de Zée Lélouma

Le samedi 14 septembre, le Centre Culturel Franco-Guinéen a vibré au rythme des mélodies pastorales lors du spectacle « Taarika », présenté par Zée Lélouma, artiste du label DJ Prod. Ce premier grand événement pour la chanteuse, qui avait dévoilé son premier album Fi Guiggol en décembre 2022, a allié tradition et modernité.

Dès le début du spectacle, une flûte pastorale douce et une voix mélancolique ont immédiatement capté l’attention du public. Zée Lélouma a rendu hommage à ses parents, notamment à son père décédé et a exprimé la solidarité qui la soutient malgré l’éloignement de ses racines.

Plus qu’un simple concert, Taarika a été un voyage dans le fouta ancestral. Pendant près de 50 minutes, le public a dégusté des récits marquants de l’enfance de Zée, à Lélouma, et a découvert la richesse culturelle du Fouta-Djallon. Le griot, ou Gnamakalah en poular, a été ce copilote de la chanteuse avec son éloquence et son timbre vocal. Chaque parole a été un coup d’accélérateur.

Au cœur de cet événement, un hommage poignant à la capitale guinéenne a été rendu avec une interprétation sublime de Badâla, mythique chanson de Sory Kandia Kouyaté. Ce moment fort a rappelé les racines profondes de la diversité rythmique de la musique guinéenne.

Le répertoire a également abordé des thèmes d’actualité, de réalités sociales et culturelles qui sont assorties au quotidien des guinéens. Plusieurs classiques de la musique guinéenne ont été revisités par Zée avec une émotion, soutenus par un orchestre mêlant les notes traditionnelles et modernes.

Sur une scène empreinte de mélancolie soutenue par une scénographie signée Scénoraba, Zée Lélouma a partagé les défis, les doutes, les rêves et les moments de joie qui ont façonné sa carrière. Taarika a été une ode à la résilience et à l’humanité, rappelant que malgré les épreuves, la capacité à se relever est ce qui nous rend profondément humains.

Zée Lélouma n’a pas été la seule à tenir le public en haleine. Elle a partagé ce moment avec des artistes de renom, notamment Petit Papa l’une des révélations de la musique mandingue guinéenne, Foudis vedette de la musique pastorale, ainsi que Lama Sidibé et Lega Bah, figures emblématiques de la scène guinéenne. Ensemble, ils ont offert une expérience musicale exceptionnelle où tradition et modernité se sont harmonieusement mêlées.

Taarika a éte un véritable livre ouvert. Zée Lélouma a laissé son public parcourir son cœur, offrant une palette d’émotions et d’expériences vécues. Ce moment de vérité touché les spectateurs, certains ne pouvant retenir leurs larmes.

Les dernières notes musicales ont fredonné dans un climat empreint de joie et d’expression de la résilience.