La Guinée, un ancien grenier du 7e art en Afrique, ambitionne de retrouver sa place d’antan dans ce domaine.
Dans cette optique, Sabou Ciné Talents a diffusé, dans l’après-midi du vendredi 27 septembre dernier, au Centre Culturel Franco-Guinéen (CCFG), huit courts-métrages en avant-première, dont quatre fictions et quatre documentaires. Financé par l’ambassade de France en Guinée, cet événement s’est déroulé sous la présidence du ministre de la Culture, Moussa Moïse Sylla, accompagné de ses homologues de l’Enseignement technique et de la Pêche.
Les films projetés sont « Les couleurs de l’esprit » (un regard sur la société), « Oniliagui (Toma) » de Béatrice Kolako Guilabogui, une découverte de la culture Loma, « Badjö An On » de Alhassane Baldé, « TDA » de Ciré Kanté, « Regardez le soleil » de Thierno Mamadou Diallo, « Ton mari c’est ton dieu » de N’kony Sylla, « Les écumes du bonheur » de Mamadou Hady Diawara, « Farenghia » de Mamadou Saliou Diallo.
À la sortie de la projection, le ministre Moussa Moïse Sylla a exprimé sa surprise face au talent de ces jeunes réalisateurs :
«En assistant aujourd’hui à cette avant-première, je suis plein d’espoir. Ces films, malgré les difficultés de production, sont des chefs-d’œuvre qui reflètent notre imaginaire collectif et les réalités de notre société. Avec l’encadrement de Sabou Ciné Talents, ces jeunes ont prouvé que nous avons encore de nombreux talents en Guinée. Il nous faut créer un environnement propice à leur épanouissement. L’État s’engage à être à leurs côtés, en leur fournissant les moyens nécessaires en termes de formation, de soutien technique et financier, afin que ce talent et cette passion ne s’éteignent jamais».
Abdoulaye Djibril Barry, directeur de Saboutech, a également exprimé sa satisfaction, soulignant que l’objectif était de démontrer la capacité de la Guinée à produire des films de qualité :
« Nous sommes déjà fiers de ce que nous avons réalisé. C’est un début, mais nous avons montré que nous pouvons réaliser des films de qualité internationale ici en Guinée, tant au niveau technique que professionnel. La réaction positive des spectateurs, dont des ministres qui n’étaient pas initialement prévus, nous encourage à persévérer. Nous disposons désormais de l’équipement nécessaire et nous nous engageons à produire une dizaine de films chaque année. »
Pour Thierno Souleymane Diallo, coordinateur du projet Sabou Ciné Talents, ces jeunes réalisateurs ont bénéficié d’opportunités que les générations précédentes n’avaient pas eues :
« Il faut être conscient que ces jeunes ont eu des avantages que nous n’avons pas eus. Pour me retrouver dans une situation de production comme celle-ci, j’ai dû parcourir plus de 6000 km pour faire du montage, du mixage. Quand on m’a proposé de coordonner ce projet, j’ai vu une opportunité pour ces jeunes de bénéficier de ce que nous n’avons pas eu. Nous avons pensé à l’acquisition de matériel et fait appel à des professionnels sur le terrain, majoritairement des femmes, pour encadrer ces jeunes. Elles ont travaillé avec eux sur l’écriture, le montage et l’image, et ont permis le développement de ces projets. Ces jeunes ne sont pas arrivés là par hasard. »
Il a ajouté que ces courts-métrages sont le fruit de l’inspiration de leurs auteurs :
« Sur ces huit films, aucun n’a été proposé par nous. Chaque projet a été sélectionné parmi ceux portés par ces jeunes réalisateurs, avec cette envie de raconter des histoires ancrées dans la réalité quotidienne guinéenne. »
Le ministre a également annoncé la mise en place prochaine d’un fonds de développement de l’industrie cinématographique, destiné à soutenir l’ONACIG dans son travail, financer les projets, offrir des formations et ainsi structurer une chaîne de valeur pour l’industrie cinématographique guinéenne.