Generations224.info
est un web média thématique, créé en 2018, spécialisé dans l’actualité culturelle, artistique, sportive, touristique et artisanale de la Guinée et de sa diaspora.
Votre pub ici – accueil & dans article

Lama Sidibé : 29 ans de carrière, entre gloire et désillusions

Depuis 1996, la voix profonde et authentique de Lama Sidibé, de son vrai nom Mamadou Lamarana Sidibé, résonne dans les cœurs des Guinéens.

Originaire de Horè Fello, dans la préfecture de Mamou, cet artiste exceptionnel a bâti une carrière riche en succès, mêlant tradition et modernité. Pourtant, après presque trois décennies au service de la musique guinéenne, Lama Sidibé exprime une profonde déception face à la gestion des droits d’auteur dans le pays.

Sa carrière débuta en 1996 avec son premier album, « A Wélilan », un succès retentissant qui a marqué les esprits. Cet album, composé de six titres, a propulsé le jeune artiste sous les feux de la rampe, ouvrant la voie à une carrière jalonnée d’œuvres mémorables. Des titres comme « Falama », « Djomba », et « Séguéléré (l’épervier) », sont devenus des classiques de la musique guinéenne.

Tout au long de sa carrière, Lama Sidibé a su s’adapter aux évolutions musicales, tout en restant fidèle aux sonorités traditionnelles guinéennes et ouest-africaines. Avec sept albums à son actif, l’artiste continue de produire et de se réinventer, lançant récemment de nouveaux titres tels que « Minuit », « Guidho-Gagno », et « Yondho ».

Malgré sa contribution majeure à l’essor de la musique guinéenne, Lama Sidibé ne cache pas sa frustration vis-à-vis du Bureau Guinéen des Droits d’Auteurs (BGDA).

Dans les colonnes d’africaguinee.com, il a indiqué que les droits d’auteur versés aux artistes ne reflètent en rien leur travail et leur impact. « ce qui est certain, je ne crois pas qu’il y ait un artiste Guinéen qui est content du Bureau Guinéen des Droits d’Auteurs (BGDA). Parce qu’on ne gagne rien là-bas. Quelqu’un qui a créé sept albums qui vient là-bas, on lui donne un million cent mille, quatre cent mille, six cent mille, c’est de l’argent ça ? Avec cet argent tu ne peux même pas faire une chanson au studio. Donc on est mal récompensé par le BGDA, c’est vrai. Je ne sais pas si c’est au niveau du BGDA, si c’est au niveau du ministère mais en tout cas, on est mal barré », s’interroge-t-il avec amertume.

Il poursuit : « Il ne s’agit pas de nous donner des voitures ou de nous donner de l’argent, mais de nous donner notre récompense, la valeur intrinsèque que l’être humain gagne, il faut lui donner ça.

Quand tu fais un album, après deux ans, trois ans, quatre ans, on te donne un million, deux millions, c’est quoi ça ? Ça va te faire quoi ? Donc si un artiste vous dit qu’il est satisfait du BGDA c’est parce qu’il a un trou ou voler sinon aucun n’est satisfait. Aucun de nous ne peut aller prendre son droit d’auteur au BGDA pour venir payer la location de sa maison ou payer la scolarité de son enfant. Tu ne peux même pas faire le prix de ton carburant aller-retour ».

S’agissant de lui, il clos le débat en soulignant : “J’ai reçu 1 million et quelques après trois ans. D’ailleurs ces dernières années on n’en avait pas eu c’est pourquoi ils disent que c’est juste la moitié qu’ils nous ont donné et moi j’ai quitté. Moi, dès que je suis venu, ils m’ont donné et je n’ai dit merci à personne et j’ai quitté”.

L’artiste appelle à une réforme profonde du système de gestion des droits d’auteur, afin de garantir une rémunération équitable et régulière pour les créateurs.

 

A.C

Recevez des mises à jour en temps réel directement sur votre appareil, abonnez-vous dès maintenant.