La musique guinéenne pleure l’un de ses illustres ambassadeurs.
Yèbè Traoré, trompettiste du Horoya Band National puis saxophoniste du Bembeya Jazz National, s’est éteint ce lundi 3 février 2025 à Paris, où il résidait depuis plusieurs années.
Une disparition qui laisse un vide immense dans l’histoire musicale de la Guinée, tant son souffle a accompagné les heures de gloire des orchestres nationaux d’après l’indépendance.
L’information a été officialisée par Jean Baptiste Williams, proche ami du défunt.
Pour ceux qui ont vibré au rythme des mélodies du Horoya Band National , les notes aériennes de sa trompette dans “Sassilon” résonnent encore comme un appel à la célébration et à la mélancolie. Un jeu subtil, élégant, qui portait l’essence même de la musique guinéenne de cette époque, entre raffinement mélodique et virtuosité instrumentale. Puis, c’est au Bembeya Jazz National, cette institution musicale mythique, que Yèbè Traoré a laissé une empreinte indélébile. Son saxophone a transcendé la chanson “Gbapié”, lui donnant ce supplément d’âme, ce souffle chaloupé qui faisait toute la force des arrangements du Bembeya.
Yèbè Traoré n’était pas simplement un musicien, il était un artiste du peuple, un musicien de devoir. Sa disparition est un vide de plus dans l’histoire des grandes figures qui ont fait rayonner la Guinée musicale au-delà de ses frontières.
A.C