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Concerts de Booba, Alpha Blondy, Black M à Conakry : Tidiane Soumah (Tidiane World Music) raconte comment Bantama Sow (ancien ministre de la culture) a torpillé ses événements

Le monde du show-business en Guinée est souvent marqué par des rivalités, des défis financiers et des jeux d’influence qui dépassent parfois le cadre strictement artistique. Tidiane Soumah, l’un des promoteurs les plus influents du pays, a récemment accordé une interview à Guinéenews, dans laquelle il revient sur des événements qui, selon lui, ont marqué sa carrière d’une manière injuste et destructrice. Il y dénonce des sabotages orchestrés par des personnalités politiques et des décisions qui lui auraient fait perdre des sommes colossales. Dans un témoignage chargé d’émotion, il revient notamment sur son différend avec l’ancien ministre Bantama Sow et les conséquences de cette opposition sur plusieurs concerts qu’il a organisés.

Le premier accrochage entre Tidiane Soumah et Bantama Sow remonte à 2011, lors du concert d’Alpha Blondy en Guinée. Cet événement avait pris une tournure dramatique lorsque l’artiste ivoirien avait été victime d’un malaise sur scène, forçant l’arrêt du spectacle. Une tragédie évitée de justesse, mais qui a laissé des séquelles financières pour le promoteur. « Alpha Blondy aurait pu perdre la vie en Guinée ce jour-là. Pour me soutenir après cet incident, la Présidence avait décidé de me rembourser la moitié de mon investissement, qui s’élevait à 2 000 000 000 FG, soit 1 000 000 000 FG, afin de reprogrammer le concert gratuitement », raconte-t-il. Malgré cette aide, il explique que les fonds ne lui ont pas été versés en une seule fois, le laissant dans une situation délicate : « Le remboursement s’est fait au compte-gouttes : 200 000 000 FG le jour du concert, 300 000 000 FG quelques jours plus tard, et les 500 000 000 FG restants ne m’ont été versés qu’en avril 2012, soit plusieurs mois après l’événement de décembre 2011 ».

C’est suite à cet épisode, affirme Tidiane Soumah, que Bantama Sow aurait nourri une rancune tenace à son encontre. Cette animosité s’est manifestée six ans plus tard, en 2017, lors de l’organisation du concert de Booba. Il accuse l’ancien ministre d’avoir usé de son influence pour saboter l’événement, en déplaçant le concert du Stade de Nongo au Stade du 28 Septembre, une décision qu’il attribue à une volonté de nuire. « Bantama a ordonné à Antonio Souaré d’annuler le concert de Booba au stade de Nongo pour le déplacer au stade du 28 Septembre, prétendant que cette décision venait du président Alpha Condé – ce qui était totalement faux », affirme-t-il. Il ajoute qu’en réalité, Bantama Sow lui aurait avoué les vraies raisons de ce changement : « Lors d’une convocation au palais présidentiel, en présence de Bill Gate et d’un neveu du président, Bantama Sow m’a avoué que cette décision était simplement due au fait qu’il n’avait pas eu sa part d’argent lors du concert d’Alpha Blondy ».

Le promoteur estime que ce changement imposé a été une manœuvre délibérée pour lui faire perdre de l’argent. « Par pure rancune, Bantama Sow a attendu six longues années (de 2011 à 2017) pour me saboter en boycottant mon concert de Booba, me faisant ainsi perdre un investissement de plus de 160 000 euros », déclare-t-il avec amertume. Il évoque également le choix du Stade du 28 Septembre, qui, selon lui, a joué contre la réussite de l’événement : « Il m’a sacrifié en m’imposant un stade marqué par des événements douloureux. Les jeunes de Bambeto, Wanindara, Cosa et d’autres quartiers ont refusé de s’y rendre. Il a même fait fermer les portes du stade ! » Ce n’est que grâce à l’intervention de l’ex-Premier ministre Kassory Fofana que le concert a pu avoir lieu, mais dans des conditions loin d’être optimales.

Au fil de l’entretien, Tidiane Soumah élargit ses accusations, impliquant d’autres figures influentes du monde politique et du secteur musical. Il affirme avoir été victime de multiples entraves financières et stratégiques orchestrées par Siaka Barry, Antonio Souaré et feu Issa Soumah. « Vous m’avez fait perdre des milliards en Guinée ! Certains osent encore prétendre que Tidiane a des crédits dans ce pays, soi-disant avec des preuves. Je vous accuse ! » lance-t-il avec force. Il ne mâche pas ses mots à l’égard de ceux qu’il considère comme responsables de ses malheurs : « Siaka Barry et Bantama Sow m’ont, chacun, fait perdre 160 000 euros, avec la complicité d’Alpha Traoré ‘’Gims’’ et de feu Issa Soumah sur le concert de Black M, ainsi qu’Antonio Souaré sur celui de Booba ».

Dans ce témoignage brut et sans filtre, Tidiane Soumah ne cache pas son désir de justice. Il assure qu’il ne cessera jamais de dénoncer ces actes qu’il considère comme une trahison, et il en appelle même à un jugement divin. « il est hors de question que je passe cela sous silence ! Jamais, au grand jamais, je ne cesserai d’en parler, à chaque seconde, à chaque minute, en implorant Dieu de juger entre moi et tous ceux qui m’ont poignardé dans le dos par haine, par jalousie ou par pur règlement de comptes », martèle-t-il.

Ce témoignage, qui s’apparente à un cri du cœur, pose de nombreuses questions sur la gestion des événements culturels en Guinée et sur l’influence que peuvent exercer certaines personnalités politiques dans ce secteur. Alors que Tidiane Soumah affirme avoir perdu des sommes faramineuses à cause de ces conflits, ses déclarations ne manqueront pas de faire réagir. Reste à voir si les personnes mises en cause répondront à ces accusations ou si ce dossier restera une bataille médiatique sans issue. Une chose est sûre pour Tidiane Soumah, l’heure des comptes a sonné.

 

A.C

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