Bien que le FEMUA (Festival des Musiques Urbaines d’Anoumabo) soit principalement dédié aux musiques urbaines, la Guinée, pays invité d’honneur pour cette 17e édition, a choisi de se distinguer à travers une programmation éclectique.
En plus des artistes urbains, elle apporte une touche originale avec la participation du conteur Moussa Doumbouya, connu sous le nom de scène “Petit Tonton”.
Rencontré dans la soirée du lundi 14 avril dernier, à son hôtel, l’artiste s’est confié sur l’honneur que représente pour lui cette invitation : « « C’est un grand honneur, mais c’est aussi un devoir quand le pays appelle. Il faut répondre sans poser de question. On a toujours ce sentiment de fierté et de reconnaissance, c’est-à-dire qu’on n’appelle pas n’importe qui pour représenter un pays. Si le choix tombe sur vous, vous pouvez être reconnaissant et ça ne peut que vous motiver encore plus dans votre engagement à montrer le côté positif de notre beau pays.»
Poursuivant son propos, Petit Tonton a souligné la place unique du conte africain dans le paysage artistique : « «Le FEMUA, c’est un festival de musique. Mais il faut savoir aussi qu’il n’y a que le conte africain qui a cette particularité d’avoir de la musique. C’est-à-dire que les contes européens, asiatiques n’ont pas forcément de musique. Mais en Afrique, chaque conte a sa chanson, sa musique qui l’accompagne et chaque conteur a un musicien. Je suis venu avec de belles histoires pour montrer encore une fois le côté positif, le côté chic du conte en Guinée puisque déjà moi j’ai eu la médaille aux Jeux de la francophonie ici en 2017. C’est revenir encore montrer à ce public que oui, le travail a continué et qu’on maintient toujours la forme pour passer des moments magiques ensemble. »
Interrogé sur le stress que peut représenter une prestation dans un festival de l’envergure du FEMUA, l’artiste a répondu avec franchise : « «Chaque spectacle à son niveau de stress, son niveau de tract, son niveau de pression. Là, moi je suis arrivé hier de Dakar où j’étais allé faire un spectacle dans un festival international de contes et je continue le lendemain à Abidjan pour le Femua qui est aussi un grand festival de musique, surtout. La pression ne retombe pas, elle monte encore plus et c’est ce qui est bien pour nous artistes. Tant qu’il y a la pression, on a le trac, on a le souci de donner le meilleur de nous-mêmes pour vraiment pouvoir encore une fois bien représenter le pays.»
À noter que Petit Tonton se produira lors de la soirée dédiée à la Guinée, prévue le 17 avril prochain à l’Institut Français d’Abidjan, à partir de 19h55. Une belle promesse de voyage au cœur de l’oralité africaine.
Mohamed Cinq Sylla, envoyé spécial à Abidjan