Le duo Kabakoudou et Grand Devise : une séparation consommée depuis 3 ans? Kabakoudou donne des précisions

Il y a des duos d’artistes qui marquent l’histoire, des générations et qui inspirent le secteur dans lequel ils évoluent. En Guinée, celui formé par Kabakoudou et Grand Devise appartient à cette catégorie. Deux visages, deux styles, des délires en fonction des personnages et deux personnalités sur des scènes, dans les rues, dans les téléfilms et surtout dans les cœurs.

Mais depuis quelque temps, une question revient avec insistance : où est passé Grand Devise ? Le duo s’est-il vraiment séparé ?

A ces interrogations, Kabakoudou a donné des éléments de réponse lors de son passage dans l’émission Lampadaire chez nos confrères de Kaback Tv.

Dans son intervention, il a d’abord rappelé l’ancrage profond de Grand Devise dans l’histoire culturelle de la Guinée. Au-delà de l’humoriste qu’on connaît, Devise est un témoin vivant d’une époque où l’art se mêlait à l’histoire politique : “Devise a commencé en 1979, il a commencé par le Ballet depuis l’ère Sékou Touré et à l’époque, il se faisait appeler Abou Gbèrèssè. C’est après cette étape qu’il a rejoint la troupe et nous étions derrière eux”.

La précision n’est pas anodine. Kabakoudou rajoute ici en disant “nous étions derrière eux”, pour indiquer que Devise reste et demeure son aîné.

Poursuivant, il a levé le voile sur la principale raison qui le pousse à évoluer en solitaire : “S’il est parti à la Mecque et il a décidé à son retour de se retirer de l’humour pour se reposer, je ne peux que respecter sa décision. Je ne l’ai pas abandonné ou renié”.

Dans ses mots, pas de clash, pas de divergence artistique et rien de dramatique. Juste une décision spirituelle, personnelle. Et surtout, une réponse pleine de pudeur de la part de Kabakoudou qui enfonce le clou : “le lien n’est pas rompu”.

Dans le milieu du showbiz guinéen, où les règlements de comptes se font parfois en public, rarement on entend un tel hommage à un partenaire. Ce n’est pas un ancien collègue, c’est un mentor, un pilier. Même en retrait, Devise reste un monument pour lui : “il est plus fort silencieux qu’en activité, il est doté d’une intelligence hors normes”.

A l’ère où toute séparation artistique semble devoir s’accompagner de clashs, de posts énervés sur les réseaux sociaux et de vérités balancées dans les médias, Kabakoudou joue la carte de la sagesse et précise : “Il n’y a pas eu de conflit entre nous, pas de problèmes. Il m’a dit et a insisté de ne pas stopper l’humour, de ne pas observer une pause et de savoir que la retraite est encore loin de mes performances artistiques et c’est pourquoi je suis toujours en activité”.

Un soutien discret mais puissant. Kabakoudou reste sur scène par fidélité à un conseil, à une personne de confiance. La scène n’est pas un caprice, c’est une mission qu’il poursuit par respect.

Il ne s’agit pas que de carrière ou de business. Il s’agit de loyauté. A l’entendre, Kabakoudou ne marche pas seul, il avance avec une pensée constante pour son aîné,Grand Devise : “S’il avait demandé de tout arrêter pour essayer autre chose car ce métier ne paie pas, j’allais le suivre car c’est mon aîné.” Ce n’est pas juste une amitié. C’est une fraternité artistique, tissée dans le respect, entretenue dans la discrétion.

On pourrait alors affirmer par un oui que pour le moment, le duo Kabakoudou et Grand Devise est pour le moment terminé sur scène. Mais c’est encore très vivant dans les mots, dans l’esprit, dans la mémoire partagée et la poursuite de la carrière solo de Kabakoudou. Une rupture sans bruit et quelque part, une belle leçon dans le monde du showbizz où les jugements battent plus vite que le cœur.

Alpha Camara