Poursuivi pour « abus de confiance et escroquerie » par Mohamed Touré, à qui il a pris 90.000 dollars, le promoteur du concert de Maître Gims, Amadou Diallo alias ‘’Zam’’ a été condamné à douze (12) mois d’emprisonnement, dont six (6) assortis de sursis et au paiement de 5 millions GNF comme amende.
Dans ladite décision rendue publique ce mercredi, 12 juillet 2023 par le juge Ibrahima Diallo, le prévenu a été déclaré non coupable de délit d’escroquerie, conformément à l’article 544 du code de procédure pénale. Cependant, sur l’abus de confiance, des charges retenues contre lui ont prévalu à cette condamnation.
« Sur l’action civile, Amadou « Zam » Diallo, est responsable du préjudice subi par Mohamed Touré. En conséquence, le tribunal le condamne au paiement à la victime, des sommes de 90 000 dollars et 250 millions de francs guinéens de principal. Par la suite, le tribunal ramène les dommages et intérêts raisonnables pour caution et condamne Amadou Diallo au paiement d’un montant de 50 millions de francs guinéens au titre des dommages et intérêts», a déclaré le président du tribunal, Ibrahima Diallo.
En effet, c’est les 28 et 29 avril 2023 que le célèbre rappeur franco-congolais, Gandhi Djuna alias « Maître Gims », s’est produit au Chapiteau By Issa et au stade Petit Sory de Nongo-Conakry. Ce concert co-organisé par MLP Boss et de MLZ dirigé par ce promoteur culturel guinéen basé en France, avait finalement tourné au fiasco. Après les débats tenus par devant le tribunal de Kaloum la semaine dernière, le délibéré est finalement tombé ce mercredi en sa défaveur. Une décision que son avocat Me Antoine Pépé ne digère pas, lui qui compte formaliser une déclaration d’appel, pensant que c’est une affaire purement civile.
« C’est un scandale», a d’abord fustigé l’avocat poursuivant tout de même que : « De ma petite carrière d’avocat, c’est l’une des plus mauvaises décisions de justice que je n’ai jamais connue. Un tribunal correctionnel qui retient un prévenu dans les liens de la culpabilité pour une histoire de prêt à intérêts. Je t’emprunte de l’argent contre intérêt je ne rembourse pas, le créancier porte plainte pour abus de confiance et pour ça, on retient mon client dans les liens de la culpabilité pour les faits d’abus de confiance», a dénoncé Me Antoine Pépé. Pour lui, la procédure a non seulement été biaisée, « parce que tout simplement celle qui s’applique en matière de flagrant délit a été violée. « Nous irons jusqu’au bout. Une procédure est en marche», a-t-il promis, déplorant le fond de cette affaire qui vient d’être évacué parce que « teinté d’une illégalité qui ne dit pas son nom ». C’est pourquoi il prévoit plus loin de : » formaliser une déclaration d’appel les minutes à venir.
« Nous ne sommes pas prêts à croiser les bras ». C’est une affaire purement civile. Quand vous prêtez de l’argent à une personne contre intérêt et qu’elle ne rembourse pas, la voie judiciaire pour le recouvrement c’est bien l’assignation, ce n’est pas devant un juge pénal», a-t-il confié.
Pour la partie civile, c’est justement de bonne guerre pour la défense, qui a pleinement le droit de demander au tribunal sa compréhension des faits. Mais toujours est-il que c’est un débat de plusieurs semaines qui a été déroulé devant le tribunal de Kaloum. Débat qui a estimé, à en croire Me Abdourhamane Dabo, que les faits pour lesquels Amadou Diallo alias « Zam » est poursuivi sont constitutifs d’infractions, ce qui a donc prévalu à sa condamnation.
« Je pense que l’on ne peut pas quand-même être plus royaliste que le roi, parce que le prévenu a reconnu à la barre avoir pris l’argent et n’ayant pas utilisé comme il devrait le faire, d’où la sanction pénale de ce jour. Vous savez, lorsque que vous prenez de l’argent avec un paisible citoyen qui travaille dur pour les avoir, et que vous vous venez dans l’intention de prendre cet argent pour l’aider à fructifier mais que vous détournez, le motif de cette remise pour en faire d’autres, vous ne pouvez que vous exposer aux sanctions pénales. Alors conformément à l’article 428 du code de procédure pénale, c’est le droit qui a été dit en faveur de mon client. Ce que dit Me Antoine Pépé, n’est que juste, parce qu’à supposer à sa place, ma grille de lecture de la situation devrait être la même. Alors c’est un sentiment de satisfaction qui m’anime, puisque c’est le droit qui a triomphé’’, s’est-il réjoui, bien que débouté par le tribunal pour le délit d’escroquerie.
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