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Rio Tinto

Concert raté de Gims à Conakry : un opérateur culturel au tribunal pour 90 mille dollars

Amadou Diallo, jeune ressortissant guinéen vivant en France et boss de Zam Industries, structure événementielle, était à la barre ce jeudi 6 juillet. 

Les faits qui lui sont reprochés, sont liés au double concert de Gims à Conakry, qu’il avait co-organisé avec le label Meurs Libre Prod en avril dernier. 

Pour réussir à faire venir Gims, Amadou Diallo « Zam » avait emprunté 90 mille dollars avec un intérêt de 250 millions GNF auprès de Mohamed Touré. C’est ce dernier qui a porté plainte pour « abus de confiance et d’escroquerie ».

Dans son intervention, Amadou Diallo à reconnu les faits « prêt avec intérêt » : « C’est un prêt de 90 mille dollars avec intérêt qui nous lie. C’était dans le cadre de l’organisation du double concert de Maître Gims à Conakry ».

Et de revenir sur les démarches ayant abouti à l’invitation du frère de Dadju : « Maître Gims est venu à Conakry par mon canal. C’est vrai que la structure MLP était en contact avec l’artiste, mais c’est moi qui ai eu le contrat avec la structure de l’artiste et je suis allé vers la structure Meurs Libres Prod (MLP) pour co-organiser à hauteur de 50% pour chacune des parties, soit 600 et quelques millions par partie ».

Pour Zam, si le concert a echoué, les raisons sont simples : « après tout, le concert a échoué à cause du boycott de la société Orange, et non pas par la malversation… ».

Quant à la répartition, Amadou de Zam Industrie a précisé : « une partie de l’argent a été remise à MLP, à hauteur de 10 mille dollars, 37 mille dollars a été rapatriée à nos partenaires à Paris. En plus, il y a eu un transfert de 12.500 euros à 360 Music de la France et à mon ami Sékou Baron. j’ai donné 30 mille dollars. Les 30 mille dollars devaient servir aux petites dépenses à faire sur le terrain, notamment le maraboutage pour la réussite de l’événement » et de rajouter : « Je n’ai pas de reçu. On a effectué ces transferts par le marché noir ».

Pour le plaignant, Mohamed Touré, la version de Amadou Zam n’est qu’une balade. 

« Je ne sais pas comment il a dépensé cet argent, mais ce n’est pas comme ça que ça s’est passé. Les partenaires dont il dit avoir remboursé-là, même ceux-ci se plaignent de lui. Il a un partenaire par exemple en France à qui il devait 80 mille dollars. À la fin du concert, ce dernier n’a eu que 50 mille dollars et il me l’a dit. Il m’a aussi confié comme les choses étaient compliquées à un moment donné, qu’il a gardé l’argent en attendant que la situation se calme. Tout ce qu’il dit est une contrevérité. Il a gardé cet argent pour pouvoir en faire autre chose. Dans ce projet, moi j’étais un simple bailleur, je n’étais pas du tout associé à l’organisation ».

L’avocat de la partie civile, dans sa plaidoirie, a fait une rétrospective de la situation en signalant que son client a traversé des difficultés suite au « prêt avec intérêt » accordé à Amadou Diallo.

Ensuite, il a demandé au tribunal de retenir Amadou Diallo dans les liens de la prévention et de le condamner au paiement de 90 mille dollars et de 250 millions GNF au principal. Pour les dommages et intérêts, il a demande le paiement de 300 millions de francs guinéens.

Dans sa réquisition, le procureur Mohamed Keita a demandé un an d’emprisonnement dont 6 mois assortis de sursis contre Amadou Diallo pour des faits « d’abus de confiance et escroquerie ». Aussi, il a sollicité du tribunal, la réception de la partie civile dans ses prétentions.

Défendant l’opérateur culturel, Me Antoine Pépé Lama, a tout exprimé sa déception face aux « sévères » réquisitions du ministère public. Revenant sur les faits pour lesquels son client est poursuivi, « abus de confiance et d’escroquerie », Maître Lama a reconnu que son client doit de l’argent et, il a plaidé pour sa relax en vertu de l’article 544 du code de procédure pénal car, estime t-il, « il n’a commis aucune infraction ».

L’affaire a été mise en délibéré pour décision le 13 juillet prochain, par Ibrahima Diallo, président du tribunal correctionnel de Kaloum.

Pour rappel, En avril dernier, précisément les 28 et 29, Gims devait se produire à Conakry. Ce double concert, prévu à l’hôtel Noom et au stade Petit Sory de Nongo, était l’un des concerts marquants le premier trimestre 2023.

Malheureusement, la fête s’est soldée par un fiasco. Au stade, le plaisir de revoir Gims chanter interprèter ses singles à succès est devenu une frustration. Une situation qui a transformé le stade Petit Sory en champ de confrontation entre les forces de l’ordre qui utilisaient du gaz lacrymogènes contre les quelques fans déçus. Et pour causes, des problèmes techniques avaient obligé Gims à descendre du podium et le concert goupillé par MLP et Zam Production, a été un échec. 

Aïssata Kéïta

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