Generations224.info
est un web média thématique, créé en 2018, spécialisé dans l’actualité culturelle, artistique, sportive, touristique et artisanale de la Guinée et de sa diaspora.
Rio Tinto

Dossier Miss Guinée : un appel d’offre qui “viole” un principe étatique (Tribune)

L’édition 2022-2023 du concours de beauté, Miss Guinée, sera organisée par les soins d’une structure professionnelle. Telle est la décision prise par le ministère de la culture, du tourisme et de l’artisanat, dans un communiqué en date du 28 octobre dernier.

Ladite annonce qui invitait toute entité “sérieuse” à candidater pour la “prestation de service” comme le mentionne le communiqué, a expiré ce lundi 21 novembre. Dans les prochains jours ou semaines, l’identité de la structure retenue sera connue et officialisée.

Certes, la démarche est à encourager car elle promeut la culture des appels d’offres dans la passation des marchés mais elle constitue, dans le cas du dossier Miss Guinée, une violation d’un principe sacerdotal de l’administration.

L’appel d’offre, un acte qui viole un principe de l’Etat 

La “Continuité de l’État” est un principe qui sous-entend que les nouvelles autorités doivent honorer les engagements pris par le ou les précédents gouvernements.

Dans ce cas de figure, tel n’a pas été le cas. On se rappelle que le 3 février 2020, lors de sa passation de service, l’ancien ministre de la culture Sanoussy Bantama Sow affirmait :”Le ministère n’a pas cru renouveler le contrat qui était déjà arrivé à terme avec le COMIGUI. A cet effet, un appel à candidature a été lancé et à l’issue du dépouillement, l’organisation nationale du concours Miss Guinée a été confiée à une nouvelle structure, au regard de son expertise et des garanties réelles qu’elle offre pour la mise en œuvre effective de cet important événement culturel.” De facto, la structure événementielle, KPAAF, était celle qui a été retenue et cela a suscité des tôlées dans la cité. 

La ministre Sona Kouyaté, de sa prise de fonction jusqu’au 5 septembre 2021, n’avait pas déclenché d’action allant dans le sens de remettre en cause l’organisation du concours Miss Guinée par la structure KPAAF. 

Mais après avoir interdit toute activité liée à l’organisation du concours de beauté Miss Guinée, aux deux structures Comité Miss Guinée (COMIGUI) et le Comité d’organisation de Miss Guinée (COOMISGUI), le lundi 22 novembre 2021, aucune information n’a filtré sur ledit dossier de la part du minustére. Il a fallu attendre 11 mois après, précisément le 28 octobre 2022, pour en entendre parler et ce, à travers l’appel d’offre qui égratigne un principe étatique, la continuité de l’Etat.

Et si ce principe n’est pas ancré dans nos pratiques, cela va s’en dire que les prochaines autorités risquent aussi de balayer d’un revers de la main, toute décision culturelle prise sous le magistère du ministre Alpha Soumah. La seule perdante sera la culture Guinéenne car elle va de nouveau se retrouver prise au piège, au gré des humeurs ou de la personne qui occupera le poste.

Alpha Camara

Recevez des mises à jour en temps réel directement sur votre appareil, abonnez-vous dès maintenant.