Makoura Condé, membre fondatrice des Amazones de Guinée, aussi ménacée d’expulsion par l’Etat guinéen
Décidément, les anciennes gloires de la culture guinéenne connaissent une fin d’année très troublante.
Après le cas de Sékou Diabaté, Sékou Bembeya, membre fondateur du mythique orchestre Bembeya Jazz National, c’est au tour d’une autre icône de se préparer à dormir à la belle étoile.
Il s’agit de Makoura Condé, membre fondateur des Amazones de Guinée, premier orchestre féminin de l’Afrique indépendante et du corps des militaires.
L’épouse de Mohamed Traoré « Gros bois », aussi membre fondateur du Bembeya Jazz National, Makoura a reçu le 14 décembre dernier, une notification de libérer la maison qu’elle occupe de la part d’une équipe du patrimoine bâti public.
Chez nos confrères du revelateur224.com, elle s’est exprimée : « De 1963 à 2006, l’année à laquelle d’ailleurs j’ai pris ma retraite, j’étais membre des Amazones de Guinée. Moi et mon mari nous avons loyalement servi le pays. C’est pour toutes ces raisons, le président Sékou Touré nous a donnés cette maison car l’ancien président de la république n’avait rien d’autre à nous donner comme récompense. Aujourd’hui, nous, nous ne bénéficions pas de pension ni rien. Même les cinq millions que le gouvernement donne aux anciennes gloires, on en bénéficie pas car ils disent que nos maris sont décédés ».
Poursuivant, elle a lancé un appel au président de la transition, le Colonel Mamadi Doumbouya : « Je demande à l’Etat guinéen, de nous accorder un peu plus de temps. Nos enfants sont à l’école ici, et nous n’avons pas là où aller présentement. Le président Doumbouya doit nous indemniser ou nous trouver un autre endroit pour y rester. Sinon c’est dans la rue nous allons finir le peu de temps qui nous reste sur cette terre ».
Pour rappel, cette opération de déguerpissement est le fruit d’un récent communiqué de la direction nationale du patrimoine Bâti public sur les ondes de la télévision d’Etat, invitant tous les occupants des bâtiments administratifs de l’Etat se trouvant dans les zones de Cameroun et Camayenne, de libérer les lieux d’ici le 25 décembre prochain.
Alpha Camara