Tournée : avec le spectacle “Prince”, Petit Tonton rend hommage au destin d’Abdul Rahman Ibrahima Sori

La scène guinéenne s’apprête à revisiter l’histoire au rythme d’un récit puissant, celui d’Abdul Rahman Ibrahima Sori, prince de Timbo, capturé et réduit en esclavage aux États-Unis au XVIIIe siècle. À travers Prince, son nouveau spectacle, le conteur et metteur en scène Petit Tonton, de son vrai nom Moussa Doumbouya, revisite cette page méconnue de l’histoire africaine et lui redonne une voix.

La pièce Prince entame une tournée nationale avec des représentations à N’Zérékoré (4 février), Kankan (7 février), Mamou (9 février) et Labé (11 février). Ce spectacle, soutenu par l’Ambassade des États-Unis en Guinée, s’annonce comme un moment inoubliable de la scène culturelle guinéenne, mêlant théâtre, conte et engagement historique.

Petit Tonton, reconnu pour sa capacité à faire revivre le patrimoine oral africain, plongera les spectateurs dans l’histoire d’un homme dont le parcours incarne à la fois la tragédie et la résilience. Enlevé à son peuple et vendu comme esclave, Abdul Rahman Ibrahima Sori parvint, après plus de 40 ans de captivité, à recouvrer sa liberté et à retourner en Afrique grâce à son intelligence et à sa maîtrise des langues. Son destin extraordinaire est une source d’inspiration qui résonne encore aujourd’hui, entre mémoire et résistance.

Depuis plusieurs années, Petit Tonton s’impose comme l’une des figures incontournables du conte et du théâtre en Guinée. Son engagement dans la préservation et la valorisation des récits africains lui a valu de multiples reconnaissances, notamment une médaille d’argent aux Jeux de la Francophonie en 2017 dans la catégorie contes et conteurs.

Fondateur de la troupe Koumakan et initiateur de la Grande Nuit du Conte à Conakry, il explore sans cesse de nouvelles formes narratives pour transmettre l’héritage culturel guinéen.

Avec Prince, il ne se contente pas de raconter une histoire : il l’incarne, la vit, la transmet. Ce spectacle se veut un cri d’espoir, une revendication identitaire et une célébration de la résilience africaine.

A.C